Internet et Jean Grenet

Dim 18 octobre 2009

Je me permets ici, pour la première fois, de reproduire verbatim un entrefilet paru dans le journal Sud-Ouest du samedi 17 octobre (c'est à dire hier). Je te prie de bien vouloir m'en excuser, ce n'est pas dans mes habitudes - mais le texte reste assez court, on peut difficilement en extraire une citation ; et ce texte est, je pense, important et trop grave pour le couper.

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Les amis internautes de Jean Grenet
Jean Grenet n'est pas du genre à dissimuler ses lacunes, surtout lorsqu'elles concernent internet. "Je suis totalement incompétent, je m'agace devant cette bécane", a lâché, lundi, le maire devant l'inspecteur d'académie avec lequel il signait une convention pour la création d'un site réservé aux écoles de Bayonne. Avec l'objectif d'éviter, pour les autres une facture numérique... dont il semble être l'une des premières victimes.
"Je ne sais pas si j'ai beaucoup d'amis sur Google ou je ne sais quoi, je m'horripile lorsque j'essaie de le faire marcher. Je me demande vraiment comment font ceux qui y passent des journées entières".

Tout d'abord une remarque sur la forme : la faute de typo concernant la facture numérique. Le journaliste voulait certainement dire "fracture". On se demande si ce n'est pas un lapsus.

Ensuite... Comment dire ?... Jean Grenet se déclare incompétent. Le mot à lui tout seul l'accable. Et pas seulement en tant que simple utilisateur. Tout peut s'apprendre, à force de travail et de persévérance...

Mais voilà un député qui cherche ses amis sur Google (quelqu'un devrait l'inciter à chercher dans Facebook, peut-être aurait-il plus de chance ?).

Voilà un député qui ne comprend pas Internet, ni son utilité, ni son utilisation.

Voilà un député qui ne comprend pas que des gens y passent leurs journées... Dites-moi, monsieur le député-maire, savez-vous qu'il y a même des gens qui ont pour métier d'y passer leurs journées ? Des économies entières sont même fondées sur ce réseau des réseaux. Des milliards de milliards de bouts d'information, d' e-mails, de discussions, de documents de travail transitent en effet à longueur de journée, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, trois-cent-soixante-cinq jours un quart par an, sur tous les territoires.

En effet, Jean Grenet ne comprend pas Internet. Certes, son mérite est de le reconnaître. On ne peut pas lui en vouloir pour ça. Mais alors qu'il fait cet aveu, de lui-même, c'est lui, qui ne comprend pas Internet et ses utilisateurs, qui a voté pour la loi Hadopi 2.

Je suis internaute : Jean Grenet ne me représente pas.