Kill Bill, Vol. 1 et 2
Mar 18 mai 2004
Les films de Tarentino, je les ai tous vus en V.O.. Et quand j'ai su que le cinéma "Le Royal" de Biarritz organisait une séance Kill Bill Volume 1 et 2 à la suite, j'ai fait ni une, ni deux, (ni trois, ni quatre, non plus, d'ailleurs).
L'hiver dernier, quand j'avais vu le premier volume, j'avais été incroyablement traumatisé par le terrible cliffhanger des dernières phrases des dialogues.
Tell me, Sofie... is she aware her daughter is still alive?
Affolant. "La Mariée" a une fille... vivante... C'est celle de Bill (on le sait dès les premières images), tout bascule.
Franchement, si tu peux, va voir les deux volumes en même temps, ou à peu d'intervalle, d'une manière ou d'une autre. Ce ne sont pas deux films, mais un seul.
Attention ! Si tu as l'intention de "Lire la suite", tu t'exposes à ce qu'on appelle en anglais des "spoilers", c'est à dire que je risque d'évoquer des éléments du film qui pourraient te gâcher le suspense...
L'embêtant avec un film comme "Kill Bill", c'est que dès qu'on a lu le titre, on a tous les éléments en main. C'est une vengeance, y'a des meurtres, et l'ami Bill est celui qui va y passer en dernier. C'est sûr. Autrement, y'a pas de film.
Personne ne comprendrait que "La Mariée" n'assouvisse pas sa vengeance.
Si le premier volume voyait son point d'orgue dans un massacre aux giclées sanglantes, voire gagesques (un bras coupé => 25 litres de sang - sachant que le corps humain en contient quatre à tout casser) de la bande des Crazy 88, le second, même s'il contient une certaine forme de violence, est plus en retenue, plus tendre, même. Les pièces du puzzle Bill - "la Mariée" se remettent en place, on comprend à la fois les motivations de Bill à trucider tout le monde et ce qui donne l'impression que "la Mariée" est invincible.
Car Uma Thurman paraît incassable, imbutable, indestructible. Quoi qu'il arrive, elle avance. Mélange de Bruce Lee et Edmond Dantès, son regard seul fait peur, tout au long des films (du film !).
J'adore le personnage incarné par Michael Madsen. Et j'adore Michael Madsen incarnant Budd. Son cynisme affiché (That woman deserves her revenge and we deserve to die), sa fausse nonchalance, sa fausse déchéance (qui touche au cynisme parfait, proche de la feignantise ultime), tout concourt à en faire un candidat parfait pour les oscars l'an prochain.
Daryl Hannah, dans le rôle de Elle Driver est également superbe, on voit en elle la parfaite traîtresse, la salope de blonde totale, et chaque fois qu'elle apparaît à l'écran, on est persuadé qu'elle va encore en faire baver à tous ceux qui se trouvent sur son passage.
Le premier volume tranchait nettement par ses effets de style (passage en noir et blanc / en couleurs en un clin d'oeil / passage en mangas pour expliquer l'enfance de O-Ren Ishii).
Le second est un peu plus classique dans sa mise en scène, même si on alterne de manière suprenante les moments de drame et ceux de comédie.
On souffle, on souffre, on doute avec "La Mariée", puis vient la libération. Les corps tombent, à la fois attendus et de manière inattendue, jusqu'au dernier.
C'est peut-être ça, le noeud du film. Tout est attendu, tout est inattendu. Quand les éléments de narration semblent logiques, c'est la manière de les faire émerger qui surprend. Et les flash-backs, largement utilisés par Tarentino dans tous ses films (donc pas très surprenants) introduisent les rebondissements, les virages du scénario.
PS: Reste jusqu'au bout du bout du bout du générique (qui est en trois partie, même le générique ne respecte rien).
Come on, let's do it again.