Resucée : la longue-vue Perl Cap-vert
Mer 12 janvier 2005
Pour célébrer le 45° anniversaire de mon pote
Florent, et parce que l'ami Play semble
bien aimer l'astronomie lui
aussi,
j'ai décidé de reprendre une vieille page de mon site sur free
concernant ma longue-vue Perl, qui me ser(vai)t à observer.
Tiens, j'vais peut-être me faire une petite sortie, dès que le temps
reviendra au beau...
Longue-vue (terrestre) ?
Moui... C'est vrai que sur le papier, c'est une longue vue idéale pour
l'observation des animaux dans leur milieu naturel (ornithologie). Mais
c'est grâce à un certain collègue de la Société d'Astronomie Populaire
(merci Pascal) que je me suis rendu compte du très fort potentiel de ce
genre d'instrument.
Capacités
Il m'est arrivé de faire quelques séances extrêmement intéressantes avec
ce type de longue-vue. C'est avec surprise qu'on discerne entre trois et
cinq bandes sur Jupiter, la nébuleuse d'Orion se dévoile sur une très
grande surface (avec un Trapèze complètement résolu quand les conditions
sont bonnes).
L'utilisation de l'oculaire Zoom 20x-50x est un vrai régal. On peut
monter/descendre dans les grossissements sans à-coups, ou changements
d'oculaire intempestifs ; de plus, monter en grossissement permet
d'assombrir le ciel notablement, et augmenter les contrastes.
Le bouton de mise au point quant à lui est d'une douceur remarquable.
Cela facilite d'autant cette même mise au point.
Le montage se fait sur trépied photo classique, en utilisant la vis au
pas kodak située en-dessous.
Petit plaisir perso
M45. Les Pléiades entrent complètement dans le champ à faible grossissement. C'est un vrai bonheur que de contempler ces petits bijoux bleutés dans leur totalité. Le piqué est tout à fait satisfaisant, quoique j'ai déjà eu l'occasion de les pointer dans des jumettes Perl-Vixen 10x80 dans lesquelles j'avais l'impression de redécouvrir l'amas, comme pour la première fois. Mais le désavantage des jumelles, c'est qu'on ne peut pas faire "bouger" le champ. Pour la LV, l'oculaire Zoom prend ici toute sa valeur, puisqu'on plonge d'une vue d'ensemble vers un détail, et qu'on repart vers la vision d'ensemble, recentre la zone voulue et hop ! on repart... Après le "survol lunaire" dans un télescope, on fait du survol stellaire. C'est la classe !
Drawbacks
Le pointage est rendu assez difficile du fait du pied photo. Celui que
je possède en ce moment ne me donne pas entièrement satifaction,
essentiellement à cause du serrage en altitude qui a un jeu assez
difficile à compenser. Si l'objet est dans l'oculaire et que je serre
sans compenser, je retrouve généralement l'objet hors-champ, même si
c'est un objet très étendu (la lune). Et le déserrage (même léger)
renvoie l'objet ad patres,... Le jeu du chat et de la souris peut se
continuer assez longtemps jusqu'à obtenir un pointage à peu près
satisfaisant.
Une autre conséquence de l'utilisation du trépied photo est l'absence de
suivi. C'est une des raisons qui poussent vers l'utilisation d'un APN en
astro, puisque les poses devront être plus courtes pour évacuer
l'apparition de traînées.
Ah ben alors ? Bien ou pas bien ?
Pour résumer, la Longue-vue (à partir de 60mm, faut pas descendre trop
bas) est un excellent instrument tout-terrain, à rapprocher d'un ETX de
petite taille pour la transportabilité, qui atteint d'excellents
résultats en visuel, tant qu'on lui demande pas de pointer 3C273... Ne
rêvons pas, nous avons là mieux qu'une paire de jumelles de bonne
qualité, mais certainement pas une lunette astronomique ou même un
télescope. La longue-vue reste honorablement performante, mais n'ira
sûrement jamais attraper les bras spiraux des galaxies ou les nébuleuses
planétaires.
Pour peu que les oculaires soient un peu soignés (cf. les marques Perl /
Geoma, etc.), on obtient même de très bonnes surprises sur des objets
dits "difficiles" aux jumelles. M'est avis que dans de bonnes
conditions, un mini-marathon Messier est même possible, puisque tous
types d'objets peuvent être atteints (M42, M57, M13, M31, M45...).