La mode de l'équitable

Sam 29 janvier 2005

[vu à la tévé]
Dans l'émission éminemment sympa "Demain le monde", sur Canal+, j'ai vu un reportage sur les textiles équitables, qui alimenteraient de plus en plus les podiums des défilés de mode.
Moi je dis : "AU SECOURS".

C'est la pire chose qui pouvait arriver au commerce équitable. A la base, le commerce équitable est un moyen éthique de rémunérer correctement le producteur d'un bien, alimentaire ou vestimentaire.
C'est un moyen citoyen de lutter contre les exploitations de l'homme par l'homme, que ce soit dans les rizières vietnamiennes ou les "sweat-shops" indonésiens. En soi, c'est réellement une bonne chose(tm).

Mais je me souviens qu'à une époque pas si lointaine que ça, nous avions vu quelques top-models arborer une pancarte "plutôt être nue qu'en fourrure", à grands renforts de flashs et autres reportages au Jité ; moult débats autour du "scandale" de la fourrure et de ses méthodes d'élevage / chasse / abattage, impliquant les syndicats des maîtres-fourriers désireux de conserver leur chiffre d'affaires contre les furies pro-animaux.
Mais voilà.... la mode est ainsi faite qu'au bout d'un certain temps, la boucle revient au point de départ et les "tendanceurs" ont d'un seul coup jeté leur éthique aux orties et se sont assis sur leur bonne conscience pour déclarer (sans rougir) que la fourrure était super-tendance, que ça revenait très fort, et que, toi aussi, madame, tu vas vider ton compte en banque pour un cache-nez en renard argenté ; et toi aussi monsieur, tu vas être obligé de faire crier la carte de crédit pour un manteau top-moumoute du meilleur effet.
Honteux.

J'ai bien peur que si le textile équitable devient à la mode, au bout d'un certain temps, il devienne démodé et qu'on l'oublie. Le meilleur moyen de durer, c'est de ne jamais être à la mode.

Très chère lectrice, ça serait vraiment dommage que disparaisse ton string équitable.