Linux est plus facile pour les novices que pour les windowsiens

Ven 08 avril 2005

[via DLFP]
C'est la conclusion d'un rapport publié par la société Quocirca, qui a interrogé plus de 8000 professionnels basés aux Etats-Unis ou en Angleterre principalement.

Et c'est une bonne nouvelle. Ca veut bien dire qu'un des principaux freins au passage à Linux, c'est la peur du changement, une certaine forme d'inertie. On rejoint le billet de Davee et l'installation d'Ubuntu sur le poste de Konfiance.
Windows a pendant des années "déformé" la vision que certains utilisateurs peuvent avoir de l'informatique, et il faut bien le dire, les "power-users" de Linux n'ont rien fait pour arranger les choses en adoptant un profil élitiste et parfaitement détestable.

Un des mythes entourant Linux est qu'il faut être un utilisateur expérimenté pour l'exploiter (...). La réalité est toute autre. Les utilisateurs avancés de Windows sont ainsi le groupe le plus difficile à convaincre de migrer vers Linux

D'autres freins concernent les incompatibilités matérielles, ainsi qu'un dépendance aux applicatifs en place (et Microsoft a tellement écrabouillé sa concurrence qu'il s'est rendu indispensable). Evidemment, il n'y a pas forcément d'alternative libre pour tous les applicatifs professionnels, mais les hackers sont en train de s'en charger, doucement, pas à pas.
Quant aux crétins de fabricants de matos, ils feraient bien de cesser d'ignorer leurs clients potentiels, et le fait d'ouvrir les sources de leurs drivers ne leur coûte rien, bien au contraire. Ils auraient un marché plus grand encore à conquérir.

Le passage à Linux constitue une double barrière : physique et psychologique. On peut tout à fait imaginer qu'au bout d'une analyse poussée, le passage à Linux ne soit pas profitable à l'entreprise, en fait. Parce que les applicatifs utilisés par l'entreprise n'ont pas d'équivalents libres, et que l'entreprise ne dispose pas de ressources pour développer ou "porter" ces programmes, parce que la formation des utilisateurs prendrait trop de temps, etc.
Mais ces besoins "impérieux" sont moins nombreux qu'on pense. La plupart des besoins des utilisateurs restent lambda : Mail + Navigation Internet + Bureautique.

Le passage psychologique nécessite deux aspects :
Très souvent, le passage à Linux est le résultat d'un raz-le-bol des gens contre le monopole de Bilou, les failles de sécurité de Windows, les plantages intempestifs, les aspects performance de Windows... Pour l'entreprise, c'est également la volonté de s'abstraire d'un fournisseur devenu exclusif, monopolistique, et donc, bien trop gourmand et exigeant. Sans oublier l'aspect "picaillons", of course, puisque le coût induit par les efforts en déploiement (installation, formation) est largement compensé par la gratuité des distributions Linux (la plupart du temps).
Ensuite, arriver à se convaincre que Linux n'est pas réservé aux geeks ou aux nerds, que les distributions comme Mandrakeiva, Fedora ou Ubuntu prouvent tous les jours que n'importe qui peut utiliser un système d'exploitation libre, qui lance des programmes libres, et utilise des formats ouverts.

Ces deux barrières étant levées, les sociétés peuvent se pencher sur la question, objectivement, en prenant garde de ne pas tomber dans les griffes des prosélytes de tous bords.

Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente

-Brassens