LRL - Jour 4
Mer 06 juillet 2005
Attention ! Post assez long, et éventuellement révisé.
Dernière version : 2005-07-06 / 23:45
Jour 4 - Baron's Court Hotel
C'est étrange, parfois, un petit événement déclenche toute une suite de petits faits qui peuvent tourner soit mal, soit bien.
Je règle sagement mon réveil à 9h. Ca suffit les nuit à moins de 7
heures maintenant, hein ? Tant pis pour le petit déjeuner, voilà.
Douche rapide, et je commence à remballer mes malles tranquillement -
une petite main frappe poliment à la porte - "just a minute!".
Bonjour. Oui, enfin, non. Je ne prendrais pas de petit déjeuner, merci.
Oui, au revoir. Ah ? Régler la facture ? Sans problème. Donnez-moi une
petite demi-heure et j'arrive.
Je paie via ma zoulie carte bleue, et j'en profite pour demander si le
restaurant fait déjeuner. Ah ben non, c'est Bed and Breakfast. Bon, ben
tant pis. C'est possible d'avoir un taxi pour 11h30? Merci bien...
Voilà le plan. Comme l'hôtel fait pas restau, je prends le premier train pour Birmingham, je mange à l'aéroport, et j'ai tout mon temps pour enregistrer ma valoche et siroter des cafés en attendant le décollage...
Un chauffeur de taxi d'origine indienne me conduit à la gare pour 3.10
GBP, et le premier train pour Birmingham part à 12h06. On dirait que le
timing est parfait. Arrivée à Birmingham quelques dizaines de minutes
plus tard, petit voyage en navette automatique, et je débouche dans la
zone "bouffe" du hall de l'aéroport. Y'a même une grosse partie de cette
zone surnommée "Food Village". Allez, en avant. C'est pas pratique de se
balader avec valise et sacs + un plateau, mais bon, il faut ce qu'il
faut. Je commande une "truc-bidule-chose" Pie avec de la purée, et je me
prends un petit dessert à la Framboise (Raspberries pour ceux qui
cherchent - très utile de connaître le nom de son fruit favori dans
d'autres langues), pour la route. Arrivée à la caisse : patatras ! Ma
carte passe pas dans leur machine. Bordel ! J'ai quasiment tout payé par
carte, je l'ai faite passer dans tous les distributeurs du continent, et
j'ai eu aucun soucis. "mais j'ai testé deux fois !"
Ah bon. Ben je vais donc devoir retirer 10 Livres dans le premier
distributeur venu pour payer un repas d'à peine un peu plus de la
moitié. Moi qui voulais faire le vide dans mon porte-monnaie... Ben
c'est raté.
Jour 4 - Birmingham Airport
Bon. Pour mon premier (et seul) "vrai" repas à l'anglaise, c'est pas
trop mauvais quand même. Un peu fade, mais ça va. J'avise très
rapidement un endroit spacieux, le Butterfly Bar, qui doit certainement
servir des cafés, des bières ou des whiskies - et sans doute du thé.
Il est à peine 14h, j'ai encore trois heures à tuer... Je commande ma
première pinte de café en contemplant la tévé grand-écran-plat (mais pas
de son), qui retransmet les répétitions de la reconstitution de la
défaitebataille de Trafalgar, dont on célèbre le bicentenaire.
Quel drôle d'idée. Quelqu'un se souvient qu'on ait fêté Austerlitz ?
Bref.
Je me fais sérieusement chier comme un rat mort dans ce bar de la
Libellule, quand je me dis... "ok, l'avion n'est pas encore affiché au
tableau parce qu'il est trop tôt - deux heures dix avant le décollage,
mais ils peuvent quand même enregistrer ma valoche pour Biarritz
maintenant, non ?" Donc, me voilà parti pour le bureau d'enregistrement
d'Air France.
Billet - carte d'identité et... moue carrément grimaçante de la préposée
à l'enregistrement.
"Je suis désolée, mais votre vol a été annulé. Dirigez-vous vers ce
bureau pour qu'on vous trouve une correspondance". Petit moment de
nervosité passagère ; je tente de reprendre un flegme de circonstance et
je vais aux renseignements.
"Oui, c'est fâcheux. Vous avez ce vol pour Paris - Charles de Gaulle,
qui arrivera à 22h25".
Là, c'est carrément la panique : "Je suis désolé, mademoiselle, mais
j'ai une correspondance pour Biarritz qui part à 21h25 de Charles de
Gaulle, et si je prends votre vol, je ne l'aurai pas".
Elle glisse un "peut-être demain".
?????????
Pardon ? Là, j'explose presque : "Non, je dois absolument être à
Biarritz ce soir, demain n'existe pas".
Dans ma tête, je me vois déjà en train de dormir à l'aéroport, ou pire,
rebrousser chemin pour trouver un canapé chez "jesaispasqui", appeler le
chef pour lui dire que finalement, l'Angleterre me plaît tellement que
je vais devoir y rester un jour de plus, hein ? quoi ? le planning de
fou-furieux qui était prévu ? ben on s'asseoit dessus, non ? Ou bien
j'ai l'option "train", depuis Paname, t'as raison - les TGVs ne roulent
pas la nuit, ce sera un Corail qui mettra autant de temps pour rejoindre
la gare de Bayonne que si j'y allais à pied ou en quads.
La préposée voit bien que je suis "légèrement" contrarié, et elle
trifouille son clavier : "ok, on a celui-ci, mais vous allez devoir...
courir... il part dans 25 minutes."
Changement de programme dans mon unité centrale perso : je vire le
programme colère rentrée
, et je charge le programme "urgence"
-
aller enregistrer la valise ici - trouver la salle d'embarquement
là (lequel a déjà commencé) - courir à la bonne porte - monter dans
l'avion - souffler.
L'enregistrement se passe sans aucun problème - j'ai juste un tout petit doute : étant donné que j'ai envoyé cette valise dans une urgence toute relative, va-t-elle effectivement trouver son chemin jusqu'à Biarritz ?
Courir jusqu'à la salle d'embarquement - ok. Aviser les écrans clignotants "ROUGE" : Gate 4. Je regarde le nom des portes : "A... B... C... D... E..." C'EST QUOI CE FOUTAGE DE GUEULE ??? Je demande à un employé de l'aéroport (tiens ? c'est strange ! Quand je panique, je trouve plus les mots en Anglais, j'ai tendance à parler Français ou Anglais avec une accent tout à fait continental), qui me fait "over there, to the left"... Il est marrant, lui, quand j'arrive "over there", à gauche, y'a la porte "H", mais pas de numéro 4. Je trouve un second employé de l'aéroport, qui comprend mon désarroi malgré l'embouteillage des mots dans ma tête et m'indique le bon chemin.
Descendre... à droite... "porte 4" - YES!!! Je baisse l'allure... J'ai encore 15 bonnes minutes avant le décollage, je marche certes un peu vite, mais je suis sûr d'arriver dans mon avion.
C'est peu ou prou le même que celui que j'ai emprunté à l'aller - même compagnie filiale d'Air France - mêmes hôtesses trop blondes pour être honnêtes.
- J'arrive à mon siège, devant lequel un type au physique Irlandoïde
- transpire à grosses gouttes en chargeant son sac dans le coffre
- au-dessus. Nous nous installons, soulagés tous les deux. Je lui demande
- "vous aussi, vol annulé ?" Il répond : "non... 15 miles de bouchons sur la M5". Petit calcul mental. Ah ouais, le type eu tout le temps de s'imaginer rater son vol.
Flip-flap / chapi-chapo. Le commandant de bord qui m'a eu l'air assez blagueur annonce au bout d'une heure : "Nous arrivons en vue de l'Aéroport de Birmingham, veuillez attacher vos ceintures". Ben voyons ! On aurait fait demi-tour sans qu'on s'en aperçoive ? Tsssssk...
Jour 4 - Paris Charles-de-Gaulle
Bon, et ben voilà. J'ai atterri vers 18h, me voilà avec au moins 3h à
attendre dans l'aéroport. Même pas faim, en plus ; il fait trop chaud,
et j'suis trop crevé.
Je passe quelques coups de fils à Maya (pour lui confirmer que je serai
bien dans l'avion prévu à 22h50), mon père, aussi - pour lui raconter
les épisodes précédents.
Je retrouve ensuite un espace "connexion internet" qui ne marche pas, mais qui a le mérite de fournir une prise électrique dans laquelle mon PC peut retrouver un peu de batterie. J'en profite pour continuer mon récit du jour 1 et 2, que je posterai plus tard.
Les passagers du vol de 21h25 ne ressemblent pas du tou à ceux du vol
aller. Pas mal de familles, des espagnols, pas de business-men. On est
lundi soir, quoi.
Une place près du hublot - côté droit - le soleil orange dans l'oeil.
Une très jolie blonde germanophone sur le siège d'à côté.
Le vol est extrêmement mouvementé, les turbulences agitent l'A310 sur quasiment la totalité du trajet. Pas de coucher de soleil sur l'aile droite, hélas. Sans compter malheureusement un mal d'oreilles très agaçant, même en décompressant régulièrement, j'ai très mal aux tympans. Zut ! jusqu'à présent, tout allait bien, mairdalor.
Jour 4 - Biarritz
Les orages retardent légèrement l'atterrissage - arrivée 23h05 environ. J'ai l'air con avec des colliers de fleurs autour du cou - merci Maya.
Malheureusement la nuit n'est pas finie. Il me faut encore deux heures et demi de boulot sur l'annuaire de REH pour pondre les stats qui seront présentées à l'AG de mercredi. Bordel ! Je finis par envoyer un mail au Préz' à 2h45. Au lit à 3h. On a connu mieux comme repos après un voyage.
N'empêche que si le Baron's Court avait fait restau le midi, je serais
parti plus tard pour l'aéroport, j'aurais sans doute loupé mon avion, et
aurais été vraiment dans la merde.
Merci le Bed & Breakfast !