Digg pas-like
Ven 17 février 2006
Digg est un site américain de publication d'infos
généralement en relation avec le Web, les technologies, etc.
Jadis, la référence en la matière, c'était
Slashdot. Le principe de /., c'est : les gens
envoient des infos, et un petit groupe de modérateurs décide quelles
infos vont passer en première page et quelles autres vont disparaître
dans l'hyperespace.
Digg, c'est différent. Les gens envoient des infos, et ce sont ces
mêmes gens qui décident quelles infos vont passer en première page.
Chaque membre du site peut donner un coup de pouce aux infos qu'il juge
intéressantes. Et un seul. Et si l'info dépasse un certain seuil, elle
passe en ligne.
En général, ce ne sont pas réellement des "articles", mais plutôt des
liens vers des sites dignes d'intérêt.
[Ajout - 2006-02-17@22:47] : Avant que ça vexe qui que ce soit : je n'ai rien contre les créateurs de Scoopeo, ni les utilisateurs qui jouent le jeu. Il se trouve que ceux-ci se trouvent pris en otage par le comportement des gens que je décris plus bas.
On aura vu fleurir ces derniers mois de nombreux clones de Digg. Les clones francophones, c'est Tape-moi, Scoopeo (Belgique) et Fuzz (Presse-citron). Suite à un billet de NiKo, je me suis inscrit sur Scoopeo, et j'ai essayé de l'alimenter, tant en articles qu'en cliquant sur les liens qui me paraissaient intéressants.
Je suis maintenant extrêmement déçu par scoopeo et ses utilisateurs. J'ai observé de nombreux excès. Au début, pas grave, mais la coupe est pleine. Trop de boulets comparativement aux posteurs "sérieux". Je débranche.
Boulet n°1 : Le floodeur
Ce boulet-là a débarqué au moment du concours. Pour gagner un iPod
(ouais, un iPod), on a vu débarquer des types qui couraient après le
"scoop". Petite explication. Quand on se trouve dans la liste des scoops
"en attente" de passer en première page, on en voit 20. Les vingt
derniers. Imaginons que parmi ces 20 là, il y en ait quelques uns
intéressants. Ben le boulet floodeur, lui, il peut pas supporter ça.
Alors il va balancer les news par floppées de douze, histoire de faire
passer les infos intéressantes en deuxième page. Du coup, elles sont
moins visibles, donc, moins cliquées.
Notons que dans la masse des dizaines de "scoops" qu'il envoie, il doit
bien y en avoir une de bonne, tiens. Qui pourra tranquillement passer en
première page, quand elle aura eu assez de clics.
C'est du spam.
Boulet n°2 : le blogueur
Celui-ci n'a pas compris le principe. Au lieu de faire des liens vers
des articles existants, il repompe cet article (ou il le re-rédige) et
le copie-colle sur Scoopeo.
Exemple.
Scoopeo n'est pas un blog. Voilà.
C'est du spam.
Boulet n°3 : le vampire
Assoifé de visiteurs sur son site, le boulet vampire utilise scoopeo
pour augmenter le trafic sur son blog. Il a peut-être une info
intéressante, ça, je dis pas. Mais au lieu de mettre un lien vers l'info
directe, il écrit un article sur son blog, puis poste un lien sur cet
article dans Scoopeo. Un coutumier du
fait, avant de radier son
compte (il postait sous le nom de edupin, quasi-exclusivement vers son
blog, presse-citron). De toute façon, il a ouvert son propre système
(Fuzz), donc, il peut s'auto-lier autant qu'il veut.
C'est du spam.
Boulet n°4 : le partisan
Y'en a eu quelques-uns qui ont pris Scoopeo pour une tribune politique
dans laquelle ils pouvaient déverser leur haine. S'en suivirent des
jolies envolées de noms d'oiseaux. Moi, je croyais que les informations
et les opinions, c'étaient deux choses différentes. J'aime bien rappeler
Clémenceau, dans ces
cas-là. On a sûrement le droit de dire : "voici un site que je trouve
intéressant", mais j'ai très souvent lu : "la honte !" ou "l'horreur !"
pour mettre une "légende" à un scoop.
C'est presque du spam.
Ce qui m'amène au boulet suivant...
Boulet n°5 : le littéraire
Ceux-là, heureusement, on les trouve surtout dans les "en attente",
rarement dans les articles en première page. Ce genre est assez
fatigant, pour tout dire. L'article pointé est sûrement intéressant,
mais le boulet ne veux pas nous dire pourquoi. Alors, pour une raison
que j'ignore, il enrobe son scoop de mystère et titre : "Très
intéressant, ce site". Ou "A voir ! Fabuleux". Ou encore "Incroyable
!!!!!!!!!!!!!!!!" (le nombre de points d'exclamations étant
proportionnel à la déception qui résulte de la lecture de l'article).
Bien sûr, pour aiguiller le lecteur, c'est zéro : "Une jolie animation"
ouééééé. Ou "sympa le design" (qui n'a rien à voir avec l'article, of
course).
Si tu veux que je clique sur ton scoop EXPLIQUE MOI CE QU'IL RACONTE.
C'est pas du spam, mais c'est une méconnaissance de la façon de faire
passer une information d'un émetteur à un récepteur.
Boulet n°6 : le buzzer
Toutes les rumeurs sont bonnes à prendre. Toutes. Sans exception. Très
souvent (il faut bien le dire), ce sont des Appleïstes qui en sont les
premières victimes. Dès que la sphère Mac tremblote, le mouvement
s'amplifie et prend des proportions insondables. On peut alors lire :
"Steve Jobs va peut-être annoncer un iBidule Vidéo/Photo/Halogène", ou
"Steve Jobs pourrait dire qu'il aime les fraises au sucre", etc.
T'inquiètes donc pas, j'en n'ai pas seulement après les
Pommistes.
C'est usant, parce que ce ne sont pas des infos, mais des présomptions.
Boulet n°7 : l'intoxicateur
Que ce soit volontairement ou pas, il arrive qu'un utilisateur poste une
information qui s'avère fausse. Il m'est arrivé de le faire remarquer,
puisqu'on peut alerter la modération. Et bien il arrive que le scoop
passe quand
même.
Ce genre de choses ne devrait pas arriver.
Ce à quoi je rajoute que : j'ai vainement essayé de
contribuer en postant des
articles posés, au titre informatif, avec un résumé du scoop. Certes,
ils n'étaient pas tous dignes de passer en une, mais j'estime que le
procès de Christophe Grébert, par exemple, méritait plus de 3
clicks.
Mais j'ai malheureusement l'impression que le passage d'un scoop en tête
de gondole tient à des critères qui m'échappent complètement.
Quand je vois les posts qui passent, des fois, je désespère.
Compte-tenu de tout ça, je débranche mon aggrégateur du fil RSS de Scoopeo.