En français dans le texte - Première partie

Jeu 03 août 2006

[EDIT : IMPORTANT - LES COMMENTAIRES SONT REOUVERTS]

Les 22 et 23 juillet dernier, j'étais au LugRadio Live, et j'ai eu le bonheur de voir des présentations de Mark Shutttleworth, Jonhatan Riddell, Scott James Remnant, entre autres (un compte-rendu plus détaillé devrait suivre dans les jours prochains).
J'ai donc eu le privilège d'aller questionner notre SABDFL bien aimé (une main sur le coeur, la larme à l'oeil), qui a essayé de traiter les 13 grands challenges du logiciel libre. Parmi eux, et j'en étais plutôt content, l'internationalisation.

Je m'excuse par avance de la piètre qualité du son de cette interview, mais j'ai pas la chance d'avoir un Nokia 770 avec un micro USB et une implémentation de Jokosher pour que ça fasse "home studio de la mort".

Donc : Mark Shuttleworth nous parle des équipes de traduction, notamment la francophone. (fichier OGG, 3.0Mo)

Transcription maladroite

Je me suis essayé à une petite transcription, qui m'a amené à la traduction qui suit. Elle est largement perfectible. Si tu veux la corriger, n'hésite pas à me contacter sur le mail ou via jabber (brunobord@jabber.org)

Bruno: You were talking earlier about the challenge #8, about translation. and about the translation platform. Can you have a few words for the French translation, and for all the foreign countries translation works?
Mark: Bonjour Bruno.
B: Yeah, bonjour.
M: Translation is one of the key areas where free software has a compelling advantage over proprietary software, and it's one of the area where i think we should all be investing and collaborating in. It's also one of the areas where developpers who don't have a tremendous amount of time or don't yet have a tremendous amount of exposure or experience in the free software world can make a very big contribution. What we are working on is trying to create infrastructure to allow people to contribute to translations for upstream projects and for ubuntu from anywhere in the world, just using a web browser, and that's part of our launchpad.net infrastructure, and i'd like wery much to see upstreams prioritizing translation as a key feature, so whenever people starting an new free software project, from the very beginning, to trying find someone to join the project who could think about translation, and help them to structure their projects in such a way that it's easy to translate so it can be used by people in any language. In their home language.
B: Yeah, because, one of the major block, drawback of linux is that people usually say: "Well, Linux is all in english" ; and french people suck usually at speaking english.
M: Well I think we all have a right to use tools in our own language. It's raisonnable for us to prefer tools in our ... in our language. The good news is that the french community is very active at software translation, so i see that there is a big french uptake of rosetta and launchpad. What would be awesome is if the fr comm could potentially start helping other language comm to get themselves organised as efficiently as it's picked up by the French. It's clear that the french have figured out how the best to do this, how to organised themselves, how to do socially how to do what take one's experience off ; it would be great if they could actually lead other translation projects for other language, so the other countries could get some [??] side effects.
B: what about doc? doc trans is really important too. Do you think it's not just translating the manual, or maybe building up tut, or translating tutorials in your own language? Which one is most important?
M: You absolutely agree it's most important. it's more difficult to translate doc than code, because the items that need translation aren't as separated from one another. So when we translate an application it can really be broken down into a series of small strings ; and they need to be a consistant approach take to that trans, but it can be done in pieces. Whereas with the documents, you know you have elements of style, elements of presentation and formats...
B: ... and graphics...
M: yes graphics... That make it much much more difficult. We don't really have good tools at this stage to manage that, as far as I'm aware. certainely i think rosetta and launchpad won't have to be used to manage this because they're not ideal for that.
B: Maybe that's time to build a tool to make it easy to translate...
M: Yes, what you need is to keep track of what hasn't been translated and where work needs to be done. in many cases this is the problem is that people don't know what work they can help with.
B: Thank you very much. Now can you say a few words in french, just a few words.
M: Huh. Unfortunately my russian is much better than my french
B: Oh go ahead, go ahead, I'll translate it anyway.
M: Well do you speak russian as well ?
B: Absolutely not!
[Laughs]
M: [??]
B: ok, just say. Just say after me "bonjour à la communauté francophone".
M: "Bonjour à la communauté francophone"
B: All right, great, thank you, thank you very much.
[Matt laughs]

Traduction relativement probable

Et la trad, en français, pour ceux qui n'auraient pas eu le DVD avec les sous-titres :

Bruno: Tu parlais (dans ta présentation) de traduction, ainsi que de plateforme de traduction ; c'était le challenge #8. Peux-tu avoir quelques mots pour les traducteurs Français, et toutes les équipes de traduction dans le monde ?
Mark: D'abord, "bonjour Bruno".
B: Oui, bonjour.
M: La traduction est un des domaines clés dans lequel le logiciel libre a un avantage conséquent sur le logiciel propriétaire, et c'est l'un de ces domaines pour lequel je pense que tout un chacun peut s'investir et y collaborer. C'est également un domaine pour lequel les développeurs qui n'ont pas beaucoup de temps (libre) ou n'ont pas assez de renommée ou d'expérience dans le logiciel libre peuvent apporter une grosse contribution. Nous sommes en train de créer une infrastructure pour permettre aux gens de contribuer au projets "upstream" ainsi qu'à Ubuntu de n'importe où dans le monde, en utilisant un simple navigateur web, et c'est un élément de notre infrastructure launchpad.net, et j'aimerai beaucoup voir les projets "upstreams" mettre l'internationalisation comme une fonctionnalité prioritaire. Ainso, quand quelqu'un commence un projet de LL, dès le départ, il peut trouver quelqu'un pour collaborer au projet, et penser à la traduction, pour structurer le projet de telle sorte qu'il puisse être utilisé par quelqu'un dans n'importe quelle langue. Sa langue maternelle.
B: Oui, parce que le principal blocage, un des défauts de Linux ressort quand on dit : "Eh bien, Linux c'est tout en anglais" ; et les Français sont généralement nuls en anglais.
M: En fait je pense que nous avons le droit d'utiliser nos outils dans notre propre langue. Il est normal de préférer travailler dans sa langue maternelle. La bonne nouvelle, c'est que la communauté francophone est très active dans la traduction des programmes, et on peut voir qu'il y a une vraie prise en main des francophones dans rosetta et launchpad. Ce qui serait formidable serait que la communauté francophone puisse commencer à auder les autres communautés linguistiques pour qu'ils s'organisent aussi efficacement que les francophones. Il est clair que les francophones ont trouvé la meilleure méthode pour ce faire, comment s'organiser, comment créer une communauté, comment apprendre des expériences de chacun, il serait génial s'ils pouvaient guider les autres projets de traduction, ainsi les autres pays pourraient en bénéficier.
B: Et à propos de la documentation ? La traduction de la documentation est vraiment importante également. Penses-tu que ce n'est pas seulement la traduction du manuel, mais aussi concevoir des tutoriaux, traduire des tutoriaux dans sa propre langue ?... Qu'est-ce qui est le plus important ?
M: Tu as tout à fait raison, c'est très important. Mais c'est plus difficile de traduire la documentation que le code, parce que les éléments qui doivent être traduits ne sont pas séparés les uns des autres. Ainsi, quand on traduit une application, elle peut être vraiment découpée en séries de courtes chaînes de caractères ; cela nécessite sûrement une approche globale de la traduction, mais on peut le faire par morceaux. Mais avec les documents, il y a des éléments de style, de présentation, de formats...
B: ... et des graphiques...
M: oui des graphiques... Ca rend le travail encore plus difficile. Nous n'avons pas à l'heure actuelle de bon outil pour gérer ça, pour autant que je sache. Je pense que rosetta ou launchpad ne pourront pas être utilisés pour ça parce que ce ne sont pas des outils idéaux pour ce travail.
B: Peut-être qu'il est temps de fabriquer un outil qui faciliterait ces traductions...
M: Oui, ce dont on a besoin est de rappeler ce qui n'a pas été traduit et des endroits dans lesquels le travail reste à faire. Le problème fréquent est que les gens ne savent pas par quel travail ils peuvent apporter leur aide.
B: Merci beaucoup. Maintenant, pourrais-tu nous dire quelques mots en français, juste quelques mots.
M: Hem. Malheureusement mon russe est bien meilleur que mon français.
B: Oh allez, c'est bon, je traduirai de toute façon.
M: Ah tu parles russes aussi ?
B: Pas du tout !
[Rires]
M: [??]
B: Ok, répète après moi : "bonjour à la communauté francophone".
M: "Bonjour à la communauté francophone"
B: Ouais, super, merci, merci beaucoup.
[Matt rigole]

Si une bonne âme voulait bien valider transcription et traduction, ça serait tip-top.

A suivre, l'interview de Matt Revell...

[Mise à jour - 2006-08-04@09:07] : Transcription et traduction mises à jour grâce à l'aide de Thomas Bouquet.
[Mise à jour - 2006-08-07@11:10] : Typo dans la traduction (merci bobuse).
[Mise à jour - 2006-09-13@18:02] : Mise en conformité de typo (merci Manu).