Six millions
Mer 07 mars 2007
[via Totalement
crétin(s)]
Je blogue assez peu, voire pas du tout sur mon boulot. Mais là,
ras-le-bol.
Je suis développeur web.
Je fabrique des sites internet, j'assemble des maquettes désignées par
des gens qui ne connaissent pas forcément le HTML, et c'est assez
douloureux, parfois.
Je me frotte aux "besoins" de certains clients qui frisent l'Ubuesque.
Je résous des problèmes insondables causés par des contraintes dont les
clients n'ont aucune idée.
Je pisse de la ligne, sept heures par jour. Du PHP, à 99%, alors que mon
coeur voudrait pencher pour Python, oeuf course.
Je commence à avoir de sérieuses douleurs sur le dos de la main, des
tendinites dûes à mon usage intensif du clavier, et la médecine du
travail a l'air de s'en foutre totalement ; lors de ma dernière visite
obligatoire, la "doctoresse" a à peine sourcillé.
Je vois à quel point on a du mal à récupérer des contrats à des tarifs
"normaux", c'est à dire qui nous permettraient à la fois de couvrir nos
frais, de respecter les délais et de faire du boulot correct. Je te
parle même pas de dégager du bénéfice.
Alors quand je lis que le site bordeaux.fr est facturé 6 millions
d'euros (sur sept
ans) par la société
Sopra Group (non, je fais pas de liens, leur pagerank n'aura pas cet
honneur), ça me fait chier. Très clairement. On se crève pour faire un
boulot normalement, on voit des clients pleurer pour gratter 100 EUR et
demander la lune en 3D, et Bordeaux balance 6 millions d'euros par la
fenêtre.
Leur code HTML est à pleurer de désespoir - le type qui a pondu ça
devrait être interdit de clavier.
Le bouzin qui génère le code est si complexe (comprendre "bordélique")
que, je cite :"Seul Sopra Group possède aujourd’hui les compétences
techniques sur les réalisations faites pour permettre au portail de
perdurer". Marché verrouillé, donc.
Comment trouver une motivation supplémentaire ? Hein ?
Ras le bol.
Disclaimer : les points de vue exprimés ci-dessus sont les miens, et ne sauraient être attribués ou associés à ceux de mon employeur.