Bulletins
Mar 17 avril 2007
Comme je l'imagine des millions de Français, j'ai reçu aujourd'hui mon
enveloppe contenant les professions de foi et les bulletins des 12
candidats à l'élection présidentielle.
Je les ai feuilleté, un par un, et malheureusement, je me retrouve une
fois de plus face à l'insondable. Je ne sais pas pour qui voter. Entre
Joe Dalton et Mary Poppins, entre celui qui a de trop grandes oreilles
et celui qui n'a plus qu'un oeil, celle qui est trop vieille et celui
qui est plus jeune que moi, entre le chasseur et l'endive biodégradable,
le moustachu et la garde rouge, le chouan et le meilleur poisson d'avril
du conseil constitutionnel... Ce n'est pas que mon coeur balance, c'est
qu'il ne bat pas du tout.
Je sais où résident mes opinions politiques les plus profondes, mais les
candidats qui y sont associés ne me plaisent pas. Je sais qu'il y a
aussi l'inacceptable, ce pour quoi je ne pourrai pas voter, en aucune
façon, même sous la torture.
Il y a des programmes auxquels on voudrait croire, mais qui restent
irréalistes, et il y a des programmes qu'on ne veut pas voir se
réaliser.
Certaines personnes se décident sur un seul facteur. Pourquoi pas les
libertés numériques ? Mouais. En résumé, ils sont
(presque) tous d'accord pour être du même avis, ce qui ne m'arrange pas.
(quoique le plus petit des gros candidats ne se soit pas encore exprimé
sur les questions de l'APRIL ; ce n'est pas très étonnant, je ne le vois
pas comme ses 11 adversaires se déclarer contre la loi DADVSI présentée
par son parti, par exemple).
Le spectre d'un vote sanction flotte encore, malgré les relents de 2002. Mais le vote dit "utile" ne ressemble pas à l'idée que je me fais du présidentiable.
Voter blanc ne sert à rien, tant que ce vote n'est pas comptabilisé, et s'abstenir n'avance pas beaucoup plus, si ce n'est à se faire tancer pendant une demi-heure, avant les résultats du premier tour. Ça m'a d'ailleurs toujours fait marrer d'assister à 30 minutes de glose ininterrompue sur un simple chiffre, et il paraît même que certains grands spécialistes sont capables d'analyser l'abstention. On dit comment ? Abstentionnologue ?
Reste que je ne suis convaincu par personne.
Reste à déterminer si, comme je le pense, l'élection présidentielle est
divisée en deux tours : au premier tu votes pour un programme, au
second, pour un candidat.
Auquel cas, j'enverrai mon bulletin avec un pincement au coeur.