Écran de fumée
Ven 14 mars 2008
La gauche bayonnaise est condamnée.
Voilà quelques jours que je lis avec désespoir les "débats" qui ont lieu sur différents blogs de campagne, notamment celui du candidat PS, Jérôme Aguerre. Ce billet a désormais atteint les 100 commentaires, et c'est malheureusement une longue litanie de reproches de toutes parts, sur tous les airs et les chansons. On a même vu surgir des insultes ("s'pèce d'Emmanuelliste !" - si si, j'te jure...). Et comme dans tous les trolls (les habitués comprendront), on voit même des débats qui n'ont pas lieu d'être ("arrête avec ton anonymat" - "on est en république, j'ai le droit de garder l'anonymat si je veux"). Point Godwin... trois... deux... un... ?
A lire ces missiles Blog-Blog balancés par paquets de douze, je n'ai plus aucun espoir. D'aucuns déclaraient que nous avions en France la droite la plus bête du monde, j'affirme qu'à Bayonne, la machine à perdre, c'est la gauche (ou peut-être "les" gauches).
Oui : je renvoie dos à dos les différents partis ou organisations, sans distingo. Entre ceux qui condamnent les violences sans les condamner, ceux qui disent que ceux qui condamnent ne les condamnent pas, et ceux qui disent que tout ça, c'est la faute à l'autre et gnagnagna, et le vote utile contre le vote idéologique...
Yves Ugalde, lui, présentait un programme tellement délirant que même le plus grand des pharaons d'Égypte, même aidé par une bande de Gaulois gavés de potion magique aurait refusé de les entreprendre. Et pourtant, il ramasse 15%.
A ce rythme-là, avec une "opposition" pareille, Jean Grenet n'a même pas
à déployer la grosse artillerie - elle se charge toute seule du
nettoyage idéologique, de la polémique politicienne et de l'art de
pédaler dans le vide.
Et même ses alliés du PNB font, confiants, des comptes
d'apothicaires
et déclarent sans froncer les sourcils que leur "chef de file" à
Bayonne, pourtant placé en 29ème position sur la liste Grenet ira sans
aucun doute siéger au conseil municipal. Ouais. Doutent de rien. Et ils
ont même raison, en plus.
Si je puis me permettre une petite analysette lééééééégèrement constructive (si, je te jure, c'est possible)... ahem hem...
L'abstention.
Le score de l'abstention de dimanche dernier à Bayonne (44%) : il vous
met pas la puce à l'oreille ? Vous vous dites pas que votre baston
générale n'a pour seul effet que de renforcer l'idée que, malgré toutes
les initiatives, c'est plié ? Vous ne vous dites pas que vous n'arrivez
pas à faire rêver le Bayonnais moyen ? Que même voter ça l'intéresse que
peu ? Que le spectacle affligeant de votre "c'est pas moi c'est lui"
n'est qu'un synonyme de "voter Grenet au second tour" ?
Regardez-vous un peu. On dirait presque que vous avez envie de perdre.
Le score de Ségolène Royal durant les présidentielles n'était qu'un
écran de fumée.
Il n'y a plus qu'à espérer une conjoncture cataclysmique du pays tout
entier pour envisager qu'un parti puisse prendre l'alternance à Bayonne
; le vide Grenet n'est pas pour de suite.