Les trompettes du Mozambique
Lun 23 juin 2008
Pour la première fois depuis un certain temps, samedi dernier, la fête de la musique s'est vue arrosouiller par un crachin qui, aux dires de certains, mouillait.
Boarf. Je n'y ai vu pour ma part qu'une tentative honteusement déguisée de décourager les festoyeurs mélomaniaques. D'autant que le grain n'a pas dépassé la vingtaine de minutes, ce qui, sur une nuit, même supposée courte, ne représente pas tant que cela.
Certains y ont mordu, pas nous. Après un excellent moment place des cinq cantons en compagnie du groupe de musique folk irlandais Cel 3 (qui, malgré l'emplacement un peu bizarre a réussi à mettre une extraordinaire ambiance), nous nous sommes dirigés vers la place Paul Bert, rendez-vous habituel de la fin de soirée.
Deux ans de suite, j'y avais vu des groupes de Ska qui avaient indirectement un mal de dos carabiné - oui, à force de jumper, quand on ne pratique pas de sport... Et l'an dernier, un excellent groupe qui mixait rock et folk irlandais avec un son gros comme ça...
Là, étrangement, vers les minuit et demie, rien ni personne sur scène. Pire, les roadies qui démontaient. Étrange, parce que le groupe annoncé, les Trompettes du Mozambique était supposé commencer son concert justement à cette heure-là. On s'approche, et on découvre, juste en bas de la scène, un attroupement, d'où émergaient un tuba, un trombone et quelques cuivres. Un type (passablement aviné, mais ce n'est pas le sujet) nous rencarde : à cause de la pluie, le matériel sono / lumière n'est pas utilisable. Les membres du groupe, qui ont fait pas loin du kilo-kilomètre de leur bretagne natale pour venir jouer dans ma bonne ville n'ont absolument pas envie d'aller pioncer sans jouer ; alors, bravant la flotte, ils ont réussi à sonoriser une basse, et pour le reste, c'est un concert unplugged, sans rien de plus que leur souffle pour balancer la sauce.
Et ils ont tout explosé !
Franchement, le funk à la bombarde bretonne, accompagné d'une section de cuivre déchaînée, qui a envoyé une heure et demie de concert totalement débranché, il fallait oser, en incluant même le gros solo de la mort qui tue (avec la même bombarde) ; tout simplement une leçon de "fête de la musique". Refusant l'interdit bête et méchant (à mon avis, le concert aurait pu être jouable, il n'a pas replu par la suite), ils ont montré que l'esprit de la fête de toutes les musiques existait encore, et qu'on pouvait exprimer son talent tout simplement, noyé dans la foule, et jusqu'à la lie.
S'ils ont un album, je l'achète.