Jack Taylor
Mer 29 octobre 2008
Jack Taylor est le "héros" de Ken Bruen, écrivain Irlandais vivant à Galway. Qui décoiffe. Qui décape. Qui dégivre la banquise. Qui met des claques par paquets de mille. Et c'est grâce à Trompe-la-mort que je l'ai découvert ; qu'il en soit remercié.
Jack Taylor, c'est l'anti-enquêteur par excellence. Un peu à la manière d'un Columbo, il ne trace pas sa route vers le vérité, c'est la vérité qui vient progressivement vers lui. En revanche, contrairement à Columbo, il fonce vers les emmerdements plus vite qu'un pottok au galop. Dès qu'il "fait son enquêteur", au lieu d'attendre tranquillement que les événements se passent, il se fait agresser, écrabouiller, torturer, que sais-je encore...
Et un peu à la manière des "beautiful losers" chers à Leonard Cohen, il s'en sort un peu miraculeusement, sans happy end, avec un désagréable goût dans la bouche ; celui du sang inutilement versé, d'une perte de temps et de beaucoup de regrets.
Dans l'écriture de Ken Bruen, il y a autre chose. Il n'y a pas que ce charmant dilettante qui tombe tojours amoureux de travers, il y a aussi l'Irlande. Ken Bruen décrit remarquablement l'ambiance des pubs irlandais, de sa bonne ville de Galway, la météo crachotante, le ressac des vagues sur les rochers... Et les gens. Les "sentinelles" qui montent inébranlablement la garde devant leur pinte de stout à moitié remplie, l'influence du catholicisme, les écarts de langue entre les générations, la défense du Gaélique et de ses sports traditionnels, l'alcool, la dope...
La vie à Galway, quoi.
Galway Waterfront, par André Hofmeister, sous contrat CC-BY-NC
J'ai lu et terminé Le dramaturge dernièrement. C'est fou comme on peut adorer un livre et en venir à haïr l'auteur en même temps à cause de la fin d'un roman.
La plupart des romans de Ken Bruen est disponible dans la Série Noire (Gallimard).