Deux Mille Neuf
Mar 26 janvier 2010
Excuse-moi de te demander pardon, mais je suis consterné par ma propre prose. Si l'idée principale est bien là, j'ai énuméré des platitudes assez ennuyeuses sur plusieurs paragraphes. Je voulais absolument rédiger un texte avec comme idée pivot "virages" et j'ai complètement dévissé en délayant une sauce bien fade. Désolé, j'essaierai de pas recommencer.
Deux-mille neuf a été une année mouvementée. Une des plus mouvementées de mon existence. Ma propension naturelle à me souvenir des vilaines choses laisse hélas des traces désagréables. Le décès de mon grand-père, les tempêtes et les inondations, la perte de mon travail, la fin du Lugradio Live, tout ça fait très cahoteux (ou cahotique, si on aime les néologismes). Et si on contrebalance ça avec la naissance de ma fille, au beau milieu de cette année, ça chamboule tout.
Je crois que le mot-clé de cette année 2009, tout compte fait, ce fut "virages". Et si je regarde le destin de mes proches, je constate qu'eux aussi ont pris de sacrés virages. Déménagements, emménagements, mises en couple ou ruptures, fermetures de boîtes et ouverture de commerces...
Les virages, si on réfléchit bien, ce n'est pas forcément une mauvaise chose. C'est toujours mieux que d'être arrêté en plein vol, de se crasher sur un mur. Un virage, c'est un changement de direction, mais après tout, la trajectoire a beau changer, on est toujours en mouvement.
Parfois, les virages, on les subit. On a parfois l'impression d'être parti dans le décor, d'avoir perdu les pédales. Et puis non. On est toujours sur la route. Comme si c'était une erreur. Comme si on s'étonnait soi-même d'être toujours sur ses deux pieds. Alors la route serpente, devant soi. Et on reprend le chemin, encore un peu sonné.
J'ai pris un drôle de virage en m'installant sur la Côte Basque, à la faveur d'une formation qui commençait en janvier 2000. Dix ans. En mars prochain, ça fera dix ans que j'habite Bayonne. Et en mars prochain, ma fille aura un an. C'est vertigineux de voir tous les virages que cette décennie a compté. Si on traçait la toute petite ligne qui suit cette trajectoire, avec ses pauses et ses virages, on pourrait s'apercevoir de quel drôle de chemin cela fait. La vue d'ensemble.
Je ne sais pas de quoi l'année 2010 sera faite. Tous les chemins sont encore possibles ; certaines routes paraissent bouchées, d'autres semblent plus confortables. Il y aura certainement d'autres virages. Plus ou moins douloureux, plus ou moins subits. Cette année, et les années à venir. Des portes qui s'ouvriront, d'autres qui seront fermées. Des voyages, des périodes de calme, des colères, des larmes, des rires.
On a beau faire des projets, on aurait du mal à être sûr qu'ils iront au bout. Mais la seule façon de savoir, la seule façon d'être certain qu'on a eu raison ou tort, c'est de rester sur la route, et d'avancer.
Je n'ai pas vraiment d'idée du mot de 2010. Il y a de fortes chances pour qu'il soit "virage".