Ubik
Jeu 25 avril 2013
Comment ai-je pu passer à côté de ce roman aussi longtemps ? J'ai lu des palanquées de romans SF, d'anticipation, de cyberpunk, de romans noirs, de polars. Philip K. Dick, dans Ubik, fait la synthèse de tout ce petit monde, dans un mouchoir de poche, dans un jeu ardent qui jongle avec la paranoïa, le suspense, le fantastique, la confusion, le désespoir, mais aussi l'humour (noir).
K. Dick retourne le lecteur comme une crêpe ; une fois, deux fois, trois fois. Au bout d'un moment, celui-ci se dit : non mais c'est bon, j'ai pigé.
Et paf, K. Dick lui en remet une couche, histoire de donner au prétentieux une bonne leçon. C'est l'auteur le maître de l'intrigue. Inutile de lutter.
Ubik, c'est Blade Runner (normal). Joe Chip est détective à la hard-boiled. Incapable de subvenir à ses besoins (tout est payant, même l'ouverture de la porte de son appart - on se demande bien comment quelqu'un de fauché peut gagner de l'argent s'il ne peut ni entrer ni sortir sans petite monnaie).
Puis ça bascule : Joe Chip est un petit génie, un chef de bande. Ubik, c'est les 7 Mercenaires. Une troupe de "psis" part en mission.
Ubik devient ensuite quantique : les protagonistes sont à la fois morts et vivants, plongés dans un univers parallèle pour lequel l'espace n'a plus d'importance : ce n'est que le temps qui compte.
Ubik, c'est la schizophrénie de l'auteur, du lecteur, des personnages. Tout ça à la fois. Alternativement. Avant, après.
Lis Ubik.
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