Roman Kamikaze - une drôle d'idée de l'écriture

Dim 17 octobre 2004

[vai slashdot]
Le mois de novembre approche, et une organisation américaine, NaNoWriMo, propose aux internautes d'écrire un roman de 50000 (oui, cinquante mille) mots entre le 1° et le 30 novembre 2004.

Mais l'article qui présente le principe me pose un problème.

Because of the limited writing window, the ONLY thing that matters in NaNoWriMo is output. It's all about quantity, not quality. [..] Make no mistake: You will be writing a lot of crap. And that's a good thing.

Traduction possible :

Parce que l'intervalle de temps alloué à l'écriture est court, la SEULE chose qui compte pour le NaNoWriMo est le résultat. C'est une question de quantité, pas de qualité. [..] Mais ne vous trompez pas : Vous écrirez beaucoup de déchet. Mais c'est une bonne chose.

J'suis d'accord avec la seconde, mais pas avec la première partie de l'argumentaire. Forcément, à 50000 mots en 30 jours, ça fait du 1500 mots par jour au moins, c'est clair que ce qu'on sort à ce rythme-là risque pas de voler très haut.
Mais le fait de dire "tant mieux", ça me choque. C'est évident que quand il m'arrivait de me prendre au sérieux et d'écrire autre chose que les calembredaines qui encombrent ce site web, j'écrivais un max de merde. Et j'allais beaucoup moins vite que 1500 mots par jour.
Mais c'est NORMAL. Quand on se crève à pondre quinze mots pour attaquer un chapitre, il arrive parfois que ce soit "juste bien", pour un début. Et deux jours après, on repasse dessus et on trouve ça minable.
C'est NORMAL.
Mais l'attitude à avoir par rapport à ce qu'on écrit, et qu'on trouve mauvais, c'est de vouloir le corriger, le reprendre, l'améliorer, quitte à tout bazarder sans regret pour repartir de la page blanche. Pas juste se dire "bah, pas grave, de toute façon, j'ai encore 100 pages à écrire, alors je vais pas m'arrêter en chemin, quand même..."
Je trouve cette attitude plutôt néfaste. Certes, elle encourage l'exercice de l'écriture, mais elle favorise également les mauvaises habitudes, la flemme de corriger, le laisser-aller.

Pour info, sache que j'ai écrit un peu plus de 43000 mots environ (cet article va faire gonfler les stats) dans ce blog à la date d'aujourd'hui. En sept mois.
Si je devais commencer un roman "Kamikaze", il faudrait que je passe encore plus de temps que celui que je passe déjà (trop ?) devant l'ordi, et que j'aille sept fois plus vite que maintenant.

Hé bé... Bon, on commence :

C'était par une nuit froide et sombre...