LRL - Jour 3

Mar 05 juillet 2005

Attention ! Post très long, et éventuellement révisé.
Dernière version : 2005-07-05 / 21:52

Jour 3 - Barons Court Hotel

Il faut vraiment être demeuré pour se lever un dimanche à 7h30 du matin pour aller se faire tirer dessus par des Puddings enragés.

Et pourtant, c'est bien ce que j'ai fait, bravement, le lendemain du repas au Standard. Le petit déjeuner pour carnivores ne pouvant pas être servi si tôt, nous nous contentons de lait et céréales, accompagnés d'un jus d'orange. Toujours ça de pris. Etonnamment, il fait un temps radieux aujourd'hui, à part quelques petits nuages blancs, le ciel est bleu.
Vers 8h15, les volontaires pour le Paintball sortent au plein air. Nous sommes bientôt rejoints par Ade et Drinky, puis Jono et Aq se ramènent, plus en retard que possible. Départ en covoiturage en direction de Birmingham. Ade ouvrira la voie, il paraît que son GPS connaît les coordonnées du lieu. J'embarque avec John Masters et un autre type (thanks for the lift).
John Masters est une sorte de souffre-douleur du Wolves LUG. D'abord, il est américain. Son accent nasillard ne trompe pas. Il vient de Boston, si je me souviens bien. Ensuite, il a une tête ronde. Parfaitement sphérique. Je ne sais pas pourquoi, mais apparemment, il s'agit d'un sujet parfaitement valable pour qu'on prédise une pluie de billes de peinture lors de la journée.
Le voyage vers Birmingham prend une grosse demi-heure, via une autoroute relativement fluide.

Nous nous engageons vers la rase campagne, une forêt, une route étroite... Nommée "Cut-Throat Lane". Littéralement "la route coupe-gorge". Non non, c'est pas une blague. Le Paintball a vraiment lieu dans une forêt traversée par la route des coupes-gorges. Hier, quand Ade en avait parlé lors de l'enregistrement de LugRadio, je croyais qu'il blaguait.
Charmant.

Jour 3 - Cut Throat Lane

A l'arrivée, on nous distribue un formulaire à remplir, qui précise bien qu'on n'a pas le droit de tirer volontairement sur la tête d'un participant, que l'organisateur décline toute responsabilité en cas de blessure, de fracture, d'entorse et autres joyeusetés. Eh beh... Je vérifie. On sait jamais. Peut-être qu'on aura vendu notre âme au diable, tant qu'on y est...

Nous sommes ensuite amenés à revêtir combinaison et récuper un casque et un réservoir à billes. On se prépare rapidement, juste à temps pour attraper les consignes de sécurité et le règlement au vol. En gros : on n'enlève le masque / lunettes sous aucun prétexte sur l'aire de jeu (ceci est répété plusieurs fois), parce que la bille vole 250 km/h et qu'on peut mourir à l'impact, ou, moins pire, en devenir borgne. Règle du jeu : tout impact t'élimine du jeu, sauf ceux qui frappent ta tête, ton cou ou ton flingue.
Nous chargeons nos réservoirs des 100 bastos règlementaires et on se partage en deux équipes, les oranges et les jaunes. On arrive sur un terrain de jeu grand comme un terrain de hand, en pleine forêt, avec des obstacles (abris). But : récupérer le drapeau et le porter dans le camp adverse.
On commence bien la journée, puisqu'on perd les deux manches de la partie.

Le truc intéressant, c'est qu'il y a une foule de terrains de jeu, avec leurs points forts et leurs points faibles. Sauf grosse exception, voici la règle : le camp qui défend ne perd pas.

Le reste de la journée se déroule sans trop de problème, si ce n'est un hiatus concernant les repas. Il s'avère qu'ils ont épuisé les stocks de tickets repas. Ah ben mairdalor ! Y'a du thé à volonté, mais de la bouffe, niet ? Ca m'encourage moyennement de passer la journée (légèrement sportive) avec des mars ou des snickers dans l'estomac. Heureusement, Russ et Jen ont acheté des tickets et ont décidé qu'ils ne s'en serviraient pas - ils me les cèdent à prix bradés (merci Russ et Jen !). Je vais pouvoir me remplir l'estomac à coups de burgers tranquillement. Et boire un café. Important, le café.

Au cours d'une partie, j'étais bien sagement planqué en sniper (et j'avoue m'être plutôt bien démerdé à ce jeu-là, mon tableau de chasse affichait 4 adversaires pour la partie, avec un minimum de billes perdues) quand je me suis fait surprendre sur le côté. Je me retourne pour répliquer, et je sens une douleur atroce sur le bras droit, un peu au niveau du coude, deux fois, coup sur coup, à bout portant. J'ai même pas eu le temps de voir qui m'avait tiré dessus. Je gueule "fuck!" (oui, dans ces moments-là, on jure en Anglais, obligé) une bonne dizaine de fois et je sors du terrain de jeu en me tenant le coude. C'est comme un coup de fouet, localisé sur une zone de 5 cm de diamètre.
Au moment de la pause, je relève la manche : une grosse bouffiole sur l'impact, ça brûle un peu, ça picote beaucoup, ça chatouille pas du tout. Ben me voilà en compétition pour le jeu de la plus grosse marque. J'ai pas une bonne place, et je ne tiens pas du tout à améliorer mon classement !

L'après-midi est moyennement tiède, mais sous les masques, c'est un peu étouffant.

Une chose importante à savoir sur le paintball : ça coûte peut-être pas cher d'y entrer (15 GBP pour toute la journée - thé compris), mais ça raque horriblement pour les bastos. Sans compter qu'on dépense 100 billes en rien de temps, sans s'en rendre compte. A 6 GBP les 100 billes supplémentaires, de suite, ça revient à beaucoup (si on veut continuer de jouer). Moi, j'ai arrêté de compter à un moment, parce que ça me démoralait.

Enfin, vers 18h, on a pu rendre les armes, et retour à la maison dans la voiture de Mil Millington (mais oui ! tu sais, le type qui se dispute souvent avec sa copine...)

Jour 3 - Baron's Court Hotel

L'hôtel ne sert pas de dîner, aussi je demandais où je pourrais me sustenter. On m'indique un chemin à droite, puis à gauche... à moins que ce ne soit à gauche, puis à droite... Oh, bah ! Je me dirige vers un "Tandoori" à emporter, dans lequel je commande un machin qui me paraît pas trop fort.
Le garçon qui prend la commande me fait :
- First time here?
Oui, je réponds. Je viens de France, pour voir des amis.
- You are at the wrong place. You should have been to London.
Marrant. Wolverhampton est si pourrie que ça ? Moi, je m'en fous un peu, j'suis pas venu pour le tourisme, j'suis venu pour les gens.

Toujours est-il que la bouffe Indienne, ça donne toujours aussi chaud, qu'on soit un samedi ou un dimanche... C'est bizarre, parce que ça pique pas du tout la langue, mais peu à peu, on se met à transpirer de partout, comme si le thermostat avait grimpé de cinq degrés d'un seul coup. Drôle de sensation.

Je descends alors au salon pour relever mes mails et faire un coup d'IRC, histoire de... Encore une drôle de sensation, celle d'être le seul geek muni d'un PC portable dans ce petit salon, profitant de la connexion Wi-fi. Sur #lugradio (le chan IRC sur freenode), les gens s'interpellent par leur prénoms plutôt que par leurs pseudos, c'est marrant. Matt fait aussi une petite apparition sur le channel, me demande où je suis... Je réponds que je suis le "dernier" au Baron's Court. Très très très gentiment (parce que Matt est le type gentil par excellence), il ouvre un petit dialogue privé - astuce : utiliser la commande /msg pour envoyer un message à une personne en particulier.
Il culpabilise un peu de me laisser, que je passe ma dernière soirée en Angleterre tout seul, etc. Je le rassure, j'ai besoin de calme après ce w-e de déchaînés, c'est pas plus mal. De toute façon, il est fatigué. Et moi aussi.

Demain, il faudra se préparer pour le retour.