Le Marketing et GNOME

Ven 15 juillet 2005

[via Acts of Volition]
Steven Garrity est l'auteur d'un article concis et précis sur les lecteurs RSS dans GNOME publié sur GNOME Journal, mais ce n'est pas tant cet article qui a retenu mon attention que "Marketing GNOME", une sorte de synthèse des diverses discussions concernant le 10x10 lancé par Jeff Waugh récemment.

Première réflexion sur le marketing lui-même :

Let me start by making something plain: marketing is not about convincing people to buy (or use) your product or service. That is *selling*. Marketing is about matching the output of your organization to the demands of the (chosen) market. Put another way, marketing is about finding out what people want, and then giving it to them.

Traduction possible :

Laisse-moi commencer par mettre les choses à plat : le marketing ne consiste pas à convaincre les gens d'acheter (ou d'utiliser) ton produit ou service. Ca, c'est *vendre*. Le marketing consiste à faire correspondre les productions de votre organisation avec les demandes d'un marché (sélectionné). Dit autrement, c'est trouver ce que veulent les gens, et le leur donner.

Voilà qui donne déjà matière à débat, il me semble.

On a parfois tendance à décrire le développeur de logiciels libres comme des "hobbyistes" (à l'image de Bill Gates, dans sa célèbre lettre ouverte aux Hobbyistes). En gros, ça te gratouille quelque part, il te semble qu'il te manque quelque chose sur ton OS / programme préféré, et pour calmer la démangeaisons, tu te retrousses les manches et tu combles ce vide.
Encore faudrait-il que ce manque soit partagé par au moins une partie des utilisateurs, autrement ton code n'aura pas servi à grand-chose. Mais, par expérience, je sais que la plupart du temps, les intuitions d'un libriste sont souvent censées, et on ne voit que très rarement une grosse absurdité intégrée dans un environnement de bureau et / ou un programme de grande ampleur. Même si les libristes sont réfractaires à une certaine forme d'autorité, ils n'en restent pas moins organisés ; dans l'équipe de développement de Mozilla, par exemple, on compte des "aiguilleurs" qui trient le bon grain de l'ivraie dans les demandes des utilisateurs pour que les développeurs se concentrent sur des fonctionnalités réellement utiles.

Dans un projet aussi énorme que GNOME, il est certain qu'il faut également un semblant de "guide", ou de "marche à suivre". C'est là que peut intervenir la bonne dose de marketing. Faire une "étude de marché, afin de comprendre ses besoins. Le discours de Jeff Waugh à Stuttgart était extrêmement éclairé : faire progresser les traductions dans les langues étrangères (autres que l'anglais, quoi), se développer dans le tiers-monde (Afrique essentiellement), conquérir des nouveaux territoires (pourquoi pas voir les JO de 2008 gérés intégralement par des PCs sous Linux / GNOME ?).

L'article continue en jetant quelques éléments de réponse à 3 questions
  • Qui va faire ce marketing dans l'organisation GNOME ?
  • Qui est la "cible" de GNOME (c'est à dire : qui va être intéressé par l'utilisation de GNOME ?)
  • Que veulent ces gens ?

Une bien belle lecture.