EUROOSCON - Jour 0

Lun 17 octobre 2005

EUROOSCON - Jour 0 - 8:37

"On mesure la complexité de sa vie au nombre de clés qu'on a dans sa poche."

C'est tout de même une drôle de sensation que de n'avoir aucune clé sur soi. Ayant laissé celles de mon appart' (y'en a 3) et de ma voiture (1) à mes parents, je me retrouve "nu", dans ce train 8422, qui file à travers la campagne embrumée.

Dehors, les vaches ne nous regardent pas passer. Je comprends. Moi non plus je n'aime pas qu'on m'emmerde quand je prends mon petit déjeuner...

C'est bien un dimanche d'automne, gris, humide, frais. Dans le wagon, il est encore trop tôt pour qu'on parle ; parfois, les sièges de devant émettent un chuchotement, mais il est bien vite étouffé par le passage du train sous un pont.

Malgré la torpeur ambiante, je ne ferme pas les yeux. J'ai toujours eu du mal à m'endormir dans un moyen de transport. De la voiture familiale à l'avion long courrier, en passant par le train ou le bus, ça a toujours été une lutte inégale entre mon sommeil et moi. Même pendant une route harassante entre la Rhur et ma Gironde natale, dans un bus, même dans un Boeing climatisé entre la France et Fort-de-France... Il aura fallu, je pense, le bus du retour des 24h du Mans Roller 2004 pour que je dormasse comme une bûche, shooté à l'aspirine codéïnée. Il faut dire que j'étais resté éveillé de 8h samedi matin à 20h dimanche soir et qu'un mal de dos indescriptible me broyait les reins.
Evidemment, ça faisait beaucoup. Ca montre bien jusqu'où il me faut aller pour que je rende les armes et daigne enfin accepter l'idée qu'être en mouvement ne soit pas incompatible avec le sommeil.

Un soleil pâlot a tenté une sortie au travers du brouillard. Peine perdue. Ce dernier s'est épaissi, comme pour bien montrer qui était le chef, ce matin. Non mais... On te dit que c'est *dimanche matin*. Tu vas pas faire la loi, non ? Attends un peu tu veux ? Allez, hop ! A dix !

EUROOSCON - Jour 0 - 13:26

J'ai bien failli louper mon Thalys. Le timing entre Montparnasse et la Gare du Nord est certes large... Une heure dix pour me rendre GdN, ça peut aller... Mais il fallait aussi compter avec - retirer de l'argent dans un distributeur de biftons "plus caché que ça, je n'ai vu qu'en Espagne" + acheter un sandwich / boisson, le manger et me diriger vers le Quai n°8.

Au passage, j'ai croisé un type qui ressemblait drôlement à Stéphane Eicher. J'crois même qu'il lui ressemblait tellement que c'était vraiment Stéphane Eicher. A mon avis, il a largement eu le temps de déjeuner en paix, lui.

Le train partait à 12h55, et donc, pas tout à fait en avance, à 12h50, je cherchait ma voiture (n° 18). C'était jouable, ouais. Sauf si on tombe sur la brigade des Douanes, qui décide que j'ai une tête de brigand et qui me contrôle. Ah ben tiens, v'la autre chose. Je comprends qu'on puisse suspecter un voyageur en *provenance* des Pays-Bas, mais j'ai du mal à croire qu'on puisse croire qu'un petit Français en arrive à EXPORTER de la drogue là-bas.
- Billets et passeport, s'il vous plaît.
Je m'exécute.
- Amsterdaaaaaam... Vous allez y faire quoi, là-bas ?
Grand moment de solitude... Comment lui expliquer LugRadio, LugRadio Live, Linux, O'reilly...
- Je vais à une conférence européenne sur les logiciels libres.
- Vous y restez... Cinq jours, c'est ça ? Vous avez quelque chose à déclarer ?
Evidemment que non, framboise. Et pendant que le chef de bande explore mes sacs, on me fouille au corps, et je dois vider mes poches. Argh ! Les minutes s'égrennent... 53, 54, 55... Les douaniers me lâchent pile au moment de la sirène et du "en voiture" (sans simone).
J'ai beau courir, je suis loin de mon wagon. On me fait signe de plonger par cette porte, là, le train part. "Il faudra changer de voiture à Bruxelles".

J'en suis ravi, vraiment.
'Foirés.

EUROOSCON - Jour 0 - 15:02

Ce qu'il y a de bien quand on galère déjà un peu, c'est que ça peut empirer.
J'avais légèrement anticipé la descente à Bruxelles-Midi en me mettant dans les starting-blocks (comprendre "devant la porte") afin de plonger dans la foule, et rejoindre la tête du train (oui, parce que pour bien faire, la voiture 18 est celle qui est en tête du train, donc la plus éloignée de ma place actuelle).
Arrêt à Bruxelles, jump into the crowd...
J'ai à peine le temps de re-croiser Stéphane Eicher sur le quai, je cours donc vers l'avant aussi vite que mes gros bagages me le permettent... 18 !
Là, bien sûr, je ne suis pas au bout de mes peines... Je me rends compte qu'un type est déjà assis à ma place. Mille excuses en franco-anglais, sauf que le soucis, c'est que lui aussi il a un ticket parfaitement valable pour la voiture 18, siège 42 (tiens tiens... 42, ben voyons). Ah... Une gentille dame nous informe alors que le surbook est fréquent sur Thalys.
Zutalor.
"First arrived, first served", me fait le 42bis avec un sourire désolé. Ouais... Et si je m'assieds sur tes genoux, tu dis quoi ?
Bah. Je remonte un peu le wagon, j'suis plus à ça près, et je prends une double place libre.

Evidemment, c'est pas tout à fait fini. A Anvers, un couple monte et ils réclament à juste titre leurs places.
Nouveau déménagement.
Oh ! Evidemment, c'est pas la mort, ça pourrait être largement pire (je repense à la possibilité de louper mon train), mais ces allers-retours intempestifs me tapent un peu sur le système.
Vivement l'arrivée à Amsterdam.

EUROOSCON - Jour 0 - un peu avant 18h

Enigme : Sachant que l'Hotel Clemens où réside \$GEEK se situe à environ dix minutes de marche de la Gare Centrale, que la ligne 1 et 2 du tramway l'y amèneraient en cinq minutes, que le temps est au beau fixe, que \$GEEK a une carte dans sa poche, qu'une fois l'Hôtel trouvé, il doit escalader l'escalier le plus raide imaginable (j'te jure. Y'a même un camp de base au milieu, pour bivouaquer en attendant d'attaquer le sommet), qu'il règle immédiatement sa note sous forme de CB Mastercard sans donner de code (gné ?) et qu'il a la chambre 8 avec vue sur Raadhuisstraat, et qu'en entrant il a malheureusement éclaté le miroir qui se trouvait au dos de la porte contre le meuble à sa gauche... QUELLE EST LA PREMIERE CHOSE QUE \$GEEK FAIT APRES ETRE ENTRE DANS SA CHAMBRE ?

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Ouais, t'as trouvé. Il branche son PC portable et essaie de le connecter à Internet.
Malheureusement, ça marche pas.
Il trouve pas le réseau, le Blaireau. Ben c'est qu'il y en a pas, lui dit le préposé à l'accueil deux étages plus bas. Et puis il lui dit aussi que c'est pas grave, pour la porte, le miroir est juste fêlé ; alors je me console en sortant pour aller trouver un truc à manger et me promener le long des canaux. L'occasion pour moi d'aller repérer le Grand Hotel Krasnapolsky, l'endroit ou va se tenir la Convention.
Je trouve à manger chez Burger King - juste pour crâner auprès de Maya qui regrette tant cette chaîne de fast-food, et puis entrer dans un pub Irlandais (O'Reilly Pub, ça ne s'invente pas) à deux pas pour y boire une bonne Guinness.
Je rentre ensuite à l'Hôtel, comate un peu devant TV5 Europe (qui parle plus français que les autres chaînes) et m'endors. Dans un lit achtement étroit, quand même.