Bientôt une liste blanche des logiciels ?

Lun 07 juillet 2008

Si on en croit ZDNet et la FFII, trois récent amendements liés au "paquet Télécom" en cours d'adoption au parlement viserait à établir une liste des logiciels autorisés sur Internet.

Je passe sur le titre honteusement trollesque de la dépêche de le FFII (qui mérite le point Godwin, pour le coup) et j'imagine rapidement trente-douze-mille aberrations auxquelles on pourrait arriver :

  • une autorité (à déterminer) décide que Firefox, Skype, Thunderbird, mutt, Internet Explorer et Konqueror, c'est légal. J'utilise Epiphany, qui est un Logiciel Libre, mais pas connu des législateurs. Ou Lynx. Ou peu importe. Je me trouve dans l'incapacité d'accéder à Internet, du simple fait qu'il y aura un décalage entre le foisonnement des logiciels existants et ceux enregistrés comme étant "inoffensif" ou "sur la liste blanche".
  • je crée un nouveau programme capable de se connecter à internet. Par quelque biais que ce soit, on s'en fout : un lecteur qui utilise le protocole Gopher (je me demande quel trafic il représente), ou un bidule qui interroge la couche TCP quelconque de n'importe quel autre serveur. Je le crée "FROM SCRATCH". Combien de temps avant que ce logiciel puisse se connecter via mon FAI ? Et comment je peux l'élaborer, c'est à dire le tester, si je ne peux pas accéder au web ? impossible de le concevoir si je n'ai pas de réseau. Barf.
  • Firefox est déclaré "illégal". Admettons. Peu probable, mais admettons. Comment sera-ce vérifié ? Avec le "user agent" ? j'ai déjà prouvé récemment à quel point cette protection avait tout d'une Ligne Maginot numérique.

Tout ceci ressemble furieusement aux protections des licences d'utilisateurs, au cryptage du DVD ou du Blue-ray, aux DRMs,... bref, à tous les dispositifs de protection réputés "inviolables" et qui n'ont jamais résisté bien longtemps.

Aucune protection logicielle, si élaborée soit-elle ne résiste à un hacker bien déterminé.

Pour le concept de "Ligne Maginot Numérique", le dépôt de la marque est en cours, par mes soins, j'en garde l'usage exclusif jusqu'à la 53° génération de mes arrières-petits-enfants.